“Le lichen est un vêtement, une langue, une peau. Il effleure son support dans sa quête de contact. La thalle, telle une langue, une lèvre ou une muqueuse se gorge et s’imbibe d’eau. Le lichen est un organisme sensuel et sexuel. (il) est la symbiose de champignons et d’algues. Le principe même de la symbiose est érotiques” Vincent Zonca, LICHENS.
Ce sera un objet qui se déploie dedans / dehors / partout / nulle part. Au centre, une minuscule scène circulaire, et tout autour, des gens. Une structure faite d’acier qui semble collée avec du sucre, à la fois des airs de fragilité et tout à fait solide. Un objet qui contient, qui pourrait être l’habitat tout autant qu’un ventre où gens, choses et bactéries cohabitent joyeusement. Une cabane-membrane*.
Une personnage unique comme milles vous y accueillera avec toujours quelque chose à manger, comme si vous étiez ses amant·es. Elle aime parler à ses amours, manger* avec elleux, leurs écrire. Et sachez qu’elle se fout de savoir si iels sont présent·e·s, passé·e·s, fantasmé·e·s ou complètement fictif·ve·s, voire même des pierres mouillées ou des lichen juteux. Elle leur a écrit des lettres, des lettres de feu, des lettres molles, des lettres pleines d’eau de larmes et de cyprine.
Impudique comme elle adore l’être, elle dévoile des textes* qui se nouent et s'entrelacent comme des rhizomes. S’y mêlent ses propres histoires d’amours, de cul, celles qui lui ont été rapportées, et des morceaux de livres. Tous ces mots d’amours, à profusion partout : écrits, dits, chantés, enregistrés, révèlent une vision bien plus politique qu’il n’en paraît de nos histoires intimes.
Coulent le long des oreilles des mots liquides, gluants et glissants. Coule le liquide pétillant dans leurs gorges. Le jus des fruits fermentés. Collent à la rétine des images douceâtres et suspendues.
J’espère que c’est clair comme de l’eau de roche qui coule sur nos cœurs qui fondent sous l’acidité de nos amours-amant·e·s.